Agroécologie : Le SAILD s’engage dans la gestion durable des terres

Afin de lutter efficacement contre la dégradation des sols, l’ONG ambitionne d’emmener les petits producteurs de l’Extrême-Nord du Cameroun à adopter des systèmes agricoles appropriés.

Initier les exploitants agricoles de 12 villages de certaines communes de l’Extrême-Nord à la détermination des courbes de niveau à travers l’utilisation du niveau « A » et renforcer de ce fait leurs capacités à confectionner des diguettes, c’est le défi auquel s’est attaqué le Service d’Appui aux Initiatives Locales de Développement (SAILD).

L’idée est née du constat selon lequel 2/3 des terres arables de la région de l’Extrême-Nord subissent l’impact de la dégradation des sols, pendant que les techniques culturales restent archaïques, peu respectueuses de l’environnement et que la pluviosité se fait de plus en plus faible dans la zone sahélienne. Elle vise à outiller les producteurs afin que ceux-ci puissent de manière autonome réduire l’effet néfaste du ruissellement sur leurs productions agricoles, qu’ils puissent également réaliser des ouvrages pouvant remplir une fonction de réservoir assurant une infiltration maximale des eaux de pluies pour ainsi apporter suffisamment d’eau aux plantes et améliorer la production des cultures.

Dans les faits, les agents du SAILD s’attèlent depuis le début de la campagne agricole de 2018 à regrouper des producteurs dans des Champs Ecoles Paysans (CEP) ; sorte de lieu d’échange d’expériences et de connaissances où des producteurs partageant les mêmes intérêts, recherchent, discutent et prennent des décisions sur la gestion d’un champ en partant de sa situation réelle.

Ainsi, sur la base d’une approche participative axée sur l’observation, la discussion, l’analyse, la prise de décision concertée, ces agents emmènent les agriculteurs à se familiariser au niveau « A », un outil conçu pour déterminer les différences de niveau entre deux points d’un champ et analyser les chemins d’eau. Ils transmettent également aux exploitants agricoles, des compétences leur permettant de diagnostiquer la situation de leurs champs, notamment en observant l’état d’érosion des sols, en procédant à la détermination des lieux de réalisation des billons de niveau, et en réalisant des diguettes.

Au cours de l’année 2018, le projet qui s’étend jusqu’en 2021 a permis à 64 producteurs de s’approprier le niveau « A ».
A Markaba, l’une des localités bénéficiaires du projet, Abdou Djoda apprécie les avantages que draine le projet. « C’est pour nous un très grand plus. Avec ce qui nous a été enseigné, nous pouvons désormais construire des diguettes plus utiles à nos champs. Ce sont nos productions qui vont en bénéficier », se réjouis le jeune agriculteur.

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