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Des producteurs de l’Extrême-Nord valorisent la fumure organique

Ils sont très nombreux à opter pour des systèmes de production respectueux de l’environnement en cette campagne agricole 2019.

La campagne agricole que s’apprêtent à vivre une bonne frange de producteurs membres des communautés ciblées par le projet de renforcement de la sécurité alimentaire et d’amélioration de la diversité alimentaire des familles des petits agriculteurs de la région de l’Extrême-Nord est particulière à plus d’un titre. En effet, elle marque une rupture de ces producteurs d’avec les méthodes culturales conventionnelles tournées vers l’utilisation des intrants chimiques et leur ouvre des perspectives axées sur des pratiques éco-responsables.

Encadrés par des agents du Service d’Appui aux Initiatives Locales de Développement (SAILD), par ailleurs ONG initiateur du projet, des exploitants agricoles initiés à certaines pratiques agroécologiques à travers des séances de vulgarisation animées dans des Champs Ecole Paysan (CEP), ont résolus de tirer profit des compétences qui leurs ont été transmises en répliquant les méthodologies apprises au sein de leurs différentes exploitations.

Production  des compostières

Ainsi, à Boula, dans le département du Mayo Tsanaga, Outiniel Dama Dawaï fait partie des producteurs conquis. Déterminé à mettre en pratique les leçons apprises dans les CEP, il n’a pas hésité à prendre les devants. C’est pourquoi dès la fin de la campagne agricole 2018, il a emménagé deux compostières au sein de son domicile, ce qui lui a permis de constituer un stock de fumure assez suffisant pour amender la parcelle d’un hectare sur laquelle il projette de produire du mil, du coton, du soja, des arachides et des oignons.

En ce 14 mai 2019, il supervise le transfert de sa fumure vers sa parcelle. Assisté de deux jeunes, il s’aide d’une charrette attelé à des ânes pour faciliter le transport. Une fois sur site, des tas sont constitués et d’un œil très vigilent Dama veille à ce que ces tas soient bien compacts. « J’y prête attention parce que s’ils éparpillent la fumure, elle sera lessivé en cas de pluies», explique Dama, qui rajoute «Le bon côté ici, c’est que je dépense seulement pour la location de la charrue. Elle me coûte 500 francs CFA par chargement. Au pire des cas, je devrais dépenser dans les 25 000 francs CFA. Par contre, s’il fallait utiliser les engrais j’aurais acheté 2 sacs à raison de 34 000 auquel il faudra encore ajouter 16 000 pour l’urée. Vous comprenez que le choix est évident», argumente-t-il.

Construction des diguettes

En plus de faire usage de la fumure organique, Ahmadou Bouba également producteur de mil à Markaba, dans le Diamaré entend pour sa part, construire des diguettes sur sa parcelle. En 2018 à la faveur des débuts du projet conduit par le SAILD, Celui-ci avait déjà expérimenté la méthode. Par conséquent, c’est en homme convaincu qu’il projette de renouveler l’expérience. «Je connais déjà les avantages de ces ouvrages. Ils contribuent à limiter le lessivage de ma parcelle, et tout comme la fumure organique ils me permettront d’assurer une bonne rétention de l’humidité de mon sol», explique le producteur.

Comme ces agriculteurs, d’autres ont compris la nécessite de protéger leurs terres en adoptant des techniques de gestion durable des solset en utilisant par exemple des extraits de feuilles de plantes pour le traitement de leurs champs.

Cette tendance si elle se consolide servira certainement à réhabiliter des terres fortement dégradées et contribuera à renforcer la productivité des exploitations.

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