Le SAILD a réuni une vingtaine de boulangers et pâtissiers le 06 octobre 2025. C’était au quartier Elig-Essono à Yaoundé, à l’occasion du lancement officiellement du projet de renforcement des boulangeries artisanales incorporant les farines locales.
Le Cameroun regorge de ressources locales pouvant servir à réduire la dépendance croissante à la farine de blé importé. C’est fort de ce constat que le Service d’Appui aux Initiatives Locales de développement (SAILD) a pour objectif de valoriser l’utilisation des farines locales dans la production du pain et des pâtisseries. À cet effet, le SAILD en Partenariat avec l’Association Citoyenne de Défense des Intérêts Collectifs (ACDIC) a démarré le projet intitulé « Renforcer les boulangeries artisanales incorporant les farines locales dans la production de Pain et de pâtisseries au Cameroun« . La nouvelle initiative a été présentée à la presse, aux boulangers et pâtissiers, aux institutions bancaires et à bien d’autres acteurs au cours de l’atelier de lancement officiel.
Les objectifs, les enjeux et la pertinence de ce projet dans le contexte actuel ont également été mis en lumière par Rodrigue Kouang, le Chef de Projet. « Ce projet a été élaboré à la faveur de la politique de l’import-substitution lancée par le gouvernement camerounais depuis 2021.
Nous pensons que c’est le bon moment de travailler sur cette question surtout qu’il y’a un besoin. Il est question à travers ce projet, de renforcer les boulangeries artisanales, portées par des artisans nationaux pour incorporer les farines locales dans la production du pain et des pâtisseries. Principalement les farines de manioc et de patate», a-t-il fait savoir.
Une filière d’opportunités
Selon lui, tout au long du projet, les personnes cibles seront capacités sur les aspects liés à l’entrepreneuriat, aux normes, et à la législation. Dans la mesure du possible, ils percevront des appuis en équipements de transformation. Dicastro Fomekong, exerce dans les farines locales depuis 2015. Le boulanger-pâtissier a un chiffre d’affaire estimé à plus de 02 millions de Francs CFA le mois. Il rassure : « la filière est une mine d’opportunités à saisir. Il faut former les jeunes à l’utilisation des farines locales pour les valoriser et faire accepter les produits qui en dérivent aux consommateurs. Ainsi, une production à grande échelle pourra être envisagée. Le projet est donc très bien pensé. Nous voulons réduire les importations de farines, alors nous devons nous y investir», a-t-il confié.
Les boulangers et pâtissiers réunis à cette cérémonie sont unanimes que le projet leur sera d’une grande utilité. « Il va nous permettre d’obtenir les produits de qualité standards avec différentes farines locales. Il nous aidera à standardiser le processus de transformation de farines afin que nous ayons des farines homologuées. Nous voulons que les producteurs de farine nous proposent des farines stables, pour que quel que soit la personne chez qui on se ravitaille, on ait une farine standard comme la farine de blé», a reconnu Mélanie Judicaël Edoa, productrice de biscuits à base de farine de patate, de manioc et de plantain. Le projet qui s’achève en 2026 contribuera à réduire les importations de farines, à rehausser la filière farine locale au Cameroun, et à long terme améliorer la sécurité alimentaire dans le pays.
- Sharon Maché


